Le changement de direction est toujours un moment délicat : Charlotte Diwan succède à Thomas Hug, qui a posé les fondamentaux d’artgenève. C’est l’occasion de porter un regard rétrospectif à l’occasion de ce 12e anniversaire. On parle souvent des foires comme de véhicules purement commerciaux. Mais si artgenève a réussi à s’imposer, ce n’est pas seulement pour la qualité de son offre, la diversité de ses quelque 80 exposants ou la densité de ses transactions. C’est aussi parce qu’elle a su révéler et fédérer un écosystème dont les acteurs n’avaient pas forcément l’habitude de travailler ensemble : des galeries et des collectionneurs, bien sûr, mais aussi des musées, fondations et autres institutions culturelles, des écoles d’art, des mécènes. Le changement ne devrait donc rien changer à ces interactions bien huilées. Il se marquera plutôt par quelques innovations distillées ici et là, car une foire doit tout de même évoluer ! Pour cette édition, c’est l’accent encore plus accentué sur les solo shows, déjà un des points forts de la manifestation, ou la naissance d’une section dédiée aux installations hors norme, pour lesquelles les amateurs d’art montrent un appétit qui ne faiblit pas. L’an prochain, artgenève deviendra teenager : dans l’univers toujours mouvant des foires, déjà une sacrée maturité !