Dans un monde où prolifèrent les initiatives culturelles (entre biennales et foires d’art, c’est plus d’un rendez-vous par jour), un festival qui fête son 15e anniversaire, c’est une belle marque de longévité. Surtout lorsqu’il s’agit d’un projet pionnier dans un environnement qui n’y était a priori pas préparé. En lançant Photo Phnom Penh en 2008, Christian Caujolle (précédemment créateur de l’agence Vu et directeur de la photo à Libération) et Alain Arnaudet (alors directeur de l’Institut français du Cambodge), il s’agissait d’un sacré pari. Personne n’aurait été capable de citer un photographe lié au Cambodge, à part le génial Gilles Caron, toujours en première ligne, qui y perdit la vie en avril 1970… Le pays n’avait ni la tradition ni les infrastructures ni le public dont des organisateurs précautionneux auraient souhaité disposer. Mais il faut parfois faire fi des précautions : 15 ans plus tard, en 2023, le festival est toujours là. Il est porté par une équipe qui mêle les initiateurs (Christian Caujolle mais aussi le quadragénaire Philong Sovan, qui a gravi tous les échelons, d’autodidacte jusqu’à photographe confirmé, aujourd’hui vice-président de l’ONG qui gère le festival, et véritable cheville ouvrière de son organisation) et de nouveaux animateurs. Parmi eux, en première ligne, Valentin Rodriguez, directeur de l’Institut français du Cambodge depuis 2020, en provenance des Abattoirs de Toulouse.
Institut français du Cambodge : un rôle crucial
Alors que le rapprochement diplomatique entre la France et le Cambodge, illustré par la visite du premier ministre Hun Manet à Paris les 18 et 19 janvier, se concrétise (elle pourrait notamment s’incarner dans la contribution de la France à la rénovation du Musée national de Phnom…