Le Quotidien de l'Art

Venise, terre promise des galeries ?

Venise, terre promise des galeries ?
L’exposition personnelle d’Alexander Tovborg « Ghost » à la galerie Michele Barbati à Venise jusqu’au 6 janvier 2024.
Courtesy Barbati Gallery ©Marco Cappelletti.

Passage obligé pour tout amateur d’art, Venise est longtemps restée inaccessible aux galeristes qui souhaitaient s'y installer. Le temps mort du Covid a cependant ouvert la ville à des marchands qui y jettent l’ancre tant bien que mal. 

Rien au monde n’est pareil à Venise, et tout y est différent. De ses palais sur pilotis à son métro en bateau, Venise opère selon une logique et une logistique bien particulières, auxquelles rien ni personne n’échappe. Pas même le monde de l’art contemporain, qui s’y sent pourtant comme un poisson dans l’eau au point de prendre la ville d’assaut tous les deux ans pour sa fameuse biennale. Entretemps, Venise reste une vitrine de luxe où les plus riches collectionneurs – après les fondations Pinault et Prada en 2006 et 2011, on attend l’ouverture en 2024 d'antennes des fondations Berggruen, Sandretto Re Rebaudengo et Anish Kapoor – affichent les grands noms de la création à grand prix. « La biennale est à la fois une très bonne et une très mauvaise chose, détaille le galeriste Michele Barbati. Les galeries peuvent organiser une exposition et revenir deux ans plus tard sans s’engager, louant des espaces 50 à 100 000 euros par mois, qui le reste du temps sont vides. » Vénitien, Michele Barbati s’est constitué une solide base de clients à la galerie David Kordansky de Los Angeles avant de se décider à ouvrir sa propre enseigne dans sa ville natale. Le Palazzo Lezze, sur la place Santo Stefano, où il a posé pied en juillet 2022, était auparavant occupé par le pavillon de l'Azerbaïdjan. Son propriétaire, habitué à louer temporairement à très haut prix, demandait un loyer dérisoire. Après plusieurs mois de discussion, Michele Barbati a pu négocier : « C’était essentiel pour moi d’être ouvert à l’année. C’est ainsi que la galerie va devenir reconnaissable, tout comme le palais, qui ne reste pas fermé pendant 18 mois. Le propriétaire gagne probablement moins qu’en sept mois de biennale, mais il sait que cette visibilité a une valeur pour le lieu, et pour la communauté qui y vient ».

Élan post-Covid

Arrivée il y a dix ans pour un stage au Palazzo Fortuny, la galeriste Garance Laporte parle d’un « élan post-Covid. Beaucoup de Vénitiens qui étaient partis sont revenus. Des enfants d’artisans ont repris les entreprises de leurs parents ou grands-parents, des initiatives dans l’agriculture ont vu le jour… Ce…

Venise, terre promise des galeries ?
Venise, terre promise des galeries ?

Les abonnés ont accès à l'intégralité des articles du Quotidien de l'Art.

Découvrez toutes nos offres d'abonnements.

Je m'abonne

À lire aussi



Biennale de Venise 2024 : les présents et les absents
Article abonné

Édition N°2721 / 28 novembre 2023

285 000

Les visiteurs de la Biennale d'architecture de Venise 2023

Par Jade Pillaudin

Article issu de l'édition N°2739