La Biennale de Sarcelles célèbre la vitalité mexicaine

« Le but de la biennale n'est pas d'exposer des gravures les unes à côté des autres, mais de raconter des histoires », lance d'emblée Jean-Pierre Tanguy, le commissaire et professeur honoraire de l’atelier de gravure des Beaux-Arts de Paris. En premier lieu, celle du médium bien sûr et de ses multiples techniques : aquatinte, pointe sèche, burin, xylographie, eau-forte, linogravure, taille-douce, lithographie, avec ses spécificités et ses difficultés : « Lorsque vous avez une plaque de cuivre, vous avancez en creux au fur et à mesure et construisez le dessin. C'est long mais on peut toujours corriger. Sur une planche de bois en revanche, tout le dessin doit être construit avant de travailler en relief et aucun repentir n'est possible. » Cette remarque nous amène à attiser le regard face aux 500 œuvres des 250 artistes provenant de 36 pays pour cette 21^e édition. Progressivement, on plonge aussi dans les histoires des pays que Jean-Pierre Tanguy a sillonnés pendant les deux années de préparation (Pologne, Italie, Colombie, Canada...), à commencer par le choix du pays invité d'honneur. « J'avais l'intention d'inviter les artistes du Pérou. Tout était planifié et il se trouve qu'une guerre civile a éclaté en janvier 2023 donc nous avons dû trouver une solution. Je me suis rabattu sur le Mexique où j'ai des contacts, et c'est comme ça que je me suis retrouvé à Oaxaca, devenue la ville de la gravure grâce à l'héritage de Rufino Tamayo et de Francisco Toledo. Ça a été un choc, j'ai visité 10 ateliers par jour pendant une semaine grâce à un autre artiste, Fernando Aceves Humana, qui est co-commissaire pour la section sur le Mexique. »

Oaxaca,…