Tandis que depuis une trentaine d'années, les artistes d'Afrique de l'Est (Kenya, Ouganda, Tanzanie, Éthiopie) sont activement impliqués dans des événements internationaux d’importance, comme la biennale de Venise ou la documenta de Kassel, le développement d’institutions régionales a participé à les rendre visibles à l’échelle du globe. Cette transformation trouve ses origines dans un certain nombre d'événements majeurs dans la région. Dès 1937, la Margaret Trowell School of Fine Arts ouvrait ses portes à l'université Makerere de Kampala, en Ouganda, et devint un centre d’éducation artistique de premier plan en Afrique de l’Est. Dans les années 1960 et 1970, suite aux déclarations d’indépendance des diverses nations, l’art est-africain connut une forme de prospérité, les artistes ayant la possibilité de se déplacer plus facilement, et d’explorer des cultures différentes. Ces changements politiques et culturels ont eu un impact significatif sur l’expression artistique de cette zone. Avant cela, pendant la période coloniale, les artistes étaient souvent soumis à des restrictions politiques, et les thèmes qu’ils abordaient étaient limités à ce qui était autorisé par l’administration coloniale et les groupes religieux. Après l’indépendance, ils gagnèrent en liberté, mais furent aussi confrontés à de nouveaux obstacles : ce fut le cas notamment pour les artistes femmes, dont la carrière a souffert de préjugés culturels.
Dépasser la tradition
Malgré ces difficultés, les artistes d’Afrique de l’Est ont produit des œuvres diversifiées,…