Des méga-galeries à l’affût du moindre espace disponible… Des fondations engagées dans des projets pharaoniques… Des institutions publiques qui se dédoublent ou qui ouvrent leurs réserves… Des incubateurs d’artistes qui bourgeonnent… Des records aux enchères sur plusieurs pans du marché… Une commande publique boostée après le Covid… Tous les indicateurs semblent montrer que la place de Paris vit une embellie à laquelle on peut trouver plusieurs explications : le Brexit, l’arrivée d’Art Basel ou une fiscalité favorable. Derrière ce tableau riant, qu’en est-il de la scène contemporaine française (qui regroupe les artistes actifs sur place, sans critère de nationalité) ?
Les résultats de notre étude, la première du genre publiée par le Quotidien de l’Art, en collaboration avec Arte Generali et Wondeur AI, montrent que la réalité est moins éclatante. Cela tient d’une part à un réflexe tout à fait honorable : le goût pour ce qui vient d’ailleurs, qu’un seul chiffre synthétise : les galeries américaines exposent 81 % d’artistes américains, les galeries françaises 52 % d’artistes français. Mais cela provient aussi d’un manque de synergie entre les espaces institutionnels et le monde des galeries. Cette perméabilité est à améliorer : un artiste a besoin d’exposer mais aussi de vivre de son art ! L’occasion donnée par l’actuelle vitalité parisienne (pas vraiment répercutée sur le reste du territoire) est trop belle pour la manquer : comment profiter de cet afflux de talents et d’initiatives pour optimiser la visibilité de la scène française ? La question reste ouverte.