Du Maroc à l’Égypte, les États qui bordent la Méditerranée sont façonnés de systèmes politiques, de situations économiques et de structures sociales et culturelles divers. Ces distinctions nationales se retrouvent au cœur même de l’évolution du marché photographique actuel, tandis qu'un nouvel environnement photographique semble s’être dessiné dans la région. « La photographie dans le nord de l’Afrique connaît actuellement une période de transition », précise le photographe tunisien Skander Khlif, qui a récemment exposé le projet « The Return » à la galerie tunisoise Archivart. Un grand nombre de professionnels portent un regard semblable à l’égard de l’évolution du marché et des réalités quotidiennes de l’exercice photographique.
Ce changement n'est pas sans rapport avec les événements majeurs de la décennie passée, à commencer par la révolution tunisienne de 2011 et ses répercussions sur les pratiques artistiques dans la région. S'il y avait auparavant des obstacles à la création, causés principalement par les restrictions artistiques dans l’espace public et la censure généralisée, ces barrières sont désormais tombées, laissant les adeptes libres de produire leurs images. De nombreux photographes ont ainsi émergé et une scène nouvelle s’est constituée. Pour autant, en dépit de l’amélioration globale de la situation, certaines difficultés persistent pour les acteurs et actrices du domaine.
Un renouveau photographique
Si les basculements politiques de 2011 sont une des clés pour appréhender l’essor du domaine, l’apparition d’une nouvelle génération l’est tout autant. En même temps que la mondialisation, la génération Z a progressivement émergé dans le paysage photographique nord-africain. Porteurs d’une liberté d’expression et d’une fierté…