Le Quotidien de l'Art

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Stéphane Mandelbaum, un météore

Stéphane Mandelbaum, un météore

Sa vie a tout de la noirceur romanesque. Le Soir du 6 janvier 1987 écrit : « Le cadavre d'un peintre bruxellois découvert à Beez ». Il a deux balles dans la tête, le visage défiguré par l'acide et est caché derrière une cavité rocheuse. Un crime crapuleux lié à un conflit sur la revente d'un Modigliani cambriolé dans un appartement... La victime est un jeune artiste de 25 ans, au trait incisif, marqué par Rimbaud, Bacon et Michel Leiris, et qui fréquente assidûment le quartier africain de Matonge, à la fois gueule d'ange et braqueur. Fils d'un peintre juif polonais (dont un frère périt à Auschwitz), directeur de l'école des arts plastiques d'Uccle, et d'une illustratrice d'origine arménienne, il se passionne pour le yiddish et la boxe, les films de Pasolini et les dessins d'Hokusai... Une personnalité aux infinies facettes, parfois violentes ou autodestructrices, qui trouvent dans le dessin et la gravure un exutoire idéal, l'expression aboutie d'un « vivre vite ». Montré au Centre Pompidou en 2019, mis en avant par la galerie Zlotowski dans les foires internationales, il a fait l'objet d'une récente et magistrale monographie de près de 600 pages - un tombeau définitif au sens de Bossuet ou Ravel...

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