Si les paysages issus de la série « True Colors » de Mathieu Asselin vous intriguent, c’est que le photographe a atteint son but. Ces dyptiques imprimés sur plaque d’acier interpellent en effet par leurs teintes plus ou moins vives, associées à un aplat de même couleur estampillé d’une référence mystérieuse – comme un pantone – dans laquelle sont mentionnées des marques automobiles. Ces couleurs révèlent un processus créatif original mêlant notamment peintures automobiles et résidus issus de tuyaux de pots d'échappement de voitures diesel. Le Franco-Vénézuélien né en 1973 offre ainsi une représentation visuelle de la pollution automobile, imprégnant littéralement le paysage. Cette série fait référence au scandale du Dieselgate qui a secoué l'industrie automobile en 2015. C’est pour ce nouveau travail que Mathieu Asselin a reçu le 8e prix de la commission d’Art Meijburg, décerné le 21 septembre dernier à l’occasion de la foire néerlandaise unseen où il était présenté sur le stand de la Ravestijn Gallery (Amsterdam). Diplômé de l'École nationale supérieure de la photographie d’Arles, Mathieu Asselin est un habitué des travaux documentaires portant sur l’environnement. Il s’est fait connaître en 2016 par son enquête photographique menée pendant cinq ans sur Monsanto. Ce projet, qui lui a valu de nombreuses récompenses dans le monde, a notamment été exposé aux Rencontres d’Arles en 2017. L’été dernier, ce même festival a présenté La Chasse de la Tarasque (dans le cadre de l’exposition « Ici Près »), une autre série photographique sur l’écologie, explorant la pollution générée par une usine de papier dans la région d’Arles.
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