« Le secteur des galeries émergentes connaît un renouvellement substantiel »
Pour cette 2e édition de Paris+ par Art Basel, quelles nouveautés du côté des exposants ?
Nous accueillons 154 galeries, contre 156 l’an dernier. Parmi les nouveaux arrivants, nous en comptons 6 dans la section principale : Blum (anciennement Blum & Poe), P.P.O.W., Jan Mot, Kurimanzutto, Bortolami et, pour l’art moderne et le second marché, Richard Nagy. Il faut y ajouter quatre galeries (Anne Barrault, Edouard Montassut, Carlos Ishikawa et Antenna Space) venues du secteur émergent.
Ce secteur émergent connaît-il des changements ?
Il est réduit à 14 galeries (contre 16) par souci de donner plus d’homogénéité à cet ensemble : nous voulions les réunir toutes au même endroit, à la jonction du Grand Palais éphémère et de la galerie Eiffel, alors que 2 d’entre elles en étaient précédemment séparées. Ce registre jeune et prospectif de la foire connaît un renouvellement substantiel : il compte 9 nouvelles galeries sur les 14 exposants. Bank, Document, Emalin, Fanta-MLN, Felix Gauditz, Gianni Manhattan, PM8/Francisco Salas, SMAC, Stereo font leurs débuts.
Comment a évolué le prix des stands ?
Il a un peu augmenté, d’environ 4%. Nous avons un principe de tarification « sliding scale », destiné à favoriser les plus petites galeries. Nos tarifs vont de 630 euros le m2 pour les petits stands (de 20 ou 25 m2) jusqu’à 790 euros pour les stands de 66 m2, les plus grands de notre configuration. L’an dernier, notre fourchette était de 580 à 730 euros. Cette augmentation a des explications simples : la tendance inflationniste, le renchérissement du coût des matériaux et du transport, notamment pour les routes aériennes en raison du conflit en Ukraine.
Quel est le public attendu ?
C’est la première année dans une configuration post-Covid : nous recevons donc les Chinois, qui ne pouvaient pas sortir en 2022. Ils ne vont pas faire grimper tout seuls le compteur des entrées – qui s’est établi à 42 000 l’an dernier – mais nous attendons de leur part un grand nombre de collectionneurs importants. Je ne peux pas vous donner un chiffre précis du nombre de VIP accueillis mais vous confirmer que les Français représentant le contingent le plus important devant les Américains, les Allemands, les Italiens et les Belges.
Le programme hors-les-murs poursuit-il son développement ?
Nous accueillons de nouveaux lieux significatifs : le palais d’Iéna, où se tient un dialogue entre Buren et Pistoletto, mais aussi le parvis de l’Institut de France, où s’élève une colonne en tissu de Sheila Hicks. Devant le lieu où s’écrit le canon français – par l’intermédiaire de l’Académie française ou de l’Académie des beaux-arts – il est intéressant d’avoir une artiste qui s’est battue toute sa vie contre les définitions rigides… Nous conservons le jardin des Tuileries comme lieu central – avec 25 œuvres – mais aussi la place Vendôme, avec une installation d’Urs Fisher, et la chapelle des Petits-Augustins, aux Beaux-Arts de Paris, avec Jessica Warboys. Cette exposition est présentée par Gaudel de Stampa, ce qui me permet de rappeler que le programme public est ouvert à des galeries qui ne participent pas à la foire : nous pouvons citer également Morán Morán, Champ Lacombe de Biarritz (avec une sculpture-lampe de Gaetano Pesce) ou Patrick Seguin avec une maison de Jean Prouvé – des propositions qui renforcent le propos transdisciplinaire de la foire.
Une ambition confirmée pour les années à venir ?
Nous visons à élargir toujours plus le dispositif : nous sommes en discussion avec le Centre des monuments nationaux, avec le Comité des Champs-Elysées ou, encore plus loin, avec le Grand Paris Express. Tout le monde ne peut pas payer 40 euros pour visiter la foire et il est de notre responsabilité de nous adresser à différents publics. Nous aurons aussi cette année un événement musical, coproduit avec une maison de mode. Le retour au Grand Palais va nous permettre de mieux penser ce type de politique.
Comment se présente justement ce grand retour de 2024 ?
Les travaux au Grand Palais seront finis en mars ou avril, les Jeux olympiques et paralympiques en prendront possession jusqu’en septembre. Il y aura ensuite le défilé Chanel pendant la Fashion Week, la troisième semaine de septembre, puis nous entrerons le 26 septembre dans les lieux. La foire se tiendra dans la semaine 14-20 octobre 2024 - nous serons le premier événement à ouvrir au public dans le Grand Palais rénové. Le nombre de stands ne va pas exploser - nous tablons sur un quart d’exposants en plus – nous resterons une foire à taille humaine.