Ce changement profond d’une capitale de 22 millions d’habitants a débuté sous les auspices du président Abdel Fattah al-Sissi, arrivé au pouvoir en 2013 après un coup d’État militaire. Désormais, l’ancien putschiste transforme à marche forcée une ville longtemps assoupie. Une ambition louable, mais dont les limites apparaissent vite tant le plan d’urbanisme qui le sous-tend, dénommé « Grand Caire 2050 », ignore les enjeux de patrimoine et de cohésion sociale. « Dans sa volonté de transformer le visage de l’Égypte, et de faire du Caire une nouvelle Dubaï, le gouvernement fait table rase de notre passé aussi bien que de l’histoire sociale de la ville, dénonce une urbaniste, qui préfère taire son nom de peur des répercussions. Parler de patrimoine est presque plus dangereux que de parler de…
Au Caire, le patrimoine à la merci des bulldozers
Des cimetières engloutis sous les travaux, d’anciens jardins dévastés par les pelleteuses, de vieux quartiers populaires, souvent informels, effacés de la carte par des gratte-ciels... Un nouveau visage du Caire est en train d’émerger.