En 2009, l'un des joyaux de l'Italie urbaine, niché dans les montagnes des Abruzzes, était donné pour disparu. Après le séisme du 6 avril qui avait fait 309 morts dans la ville et 56 communes avoisinantes, la protection civile avait ordonné l'évacuation des lieux. Seuls quelques irréductibles, dont le vieux professeur Colapietra qui aurait bien figuré dans un roman de Buzzati ou de Gracq, s'obstinèrent à croire en leur cité et s'y chevillèrent... Pour les autres, des villes-dortoirs furent construites dans les environs, sous le gouvernement de Berlusconi, adepte des solutions expéditives. Moins de quinze ans plus tard, contre les mauvais augures, la ville a récupéré quasiment sa population d'origine (environ 60 000 habitants) ; le Corso Vittorio Emanuele regorge de boutiques de mode ; les librairies Colacchi et Giunti, le bar del Corso et le café Nurzia - célèbre pour son nougat - ne désemplissent pas. Mais dans les rues adjacentes, échafaudages, exosquelettes de métal et cintres en bois restent très visibles. « Tout n'est pas encore restauré, explique le maire, Pierluigi Biondi, du parti Fratelli d'Italia, mais nous sommes en bonne voie. 85 % des projets privés ont été conclus, 65 % dans les bâtiments publics où les procédures sont plus longues. Il faut se rappeler que 80 000 personnes ont été déplacées et que la ville a été sous tutelle militaire jusqu'en 2013, date à laquelle a vraiment commencé la reconstruction. Nous parlons de 6 à 7 000 immeubles touchés et de 20 000 dossiers différents avec 5 catégories de subventions. Cela allait de financements forfaitaires de 10 000 euros pour des propriétés partiellement endommagées jusqu'à 1 400 euros le m2 pour…
L'Aquila : 14 ans après le séisme, un patrimoine en pleine renaissance
Pour sa troisième édition, la manifestation Panorama a réuni une soixantaine de galeries dans le chef-lieu des Abruzzes, du 7 au 10 septembre : une manière de révéler comment la ville se relève du tremblement de terre de 2009.