Connue pour ses performances, vidéos et photographies, Martha Wilson, figure pionnière de l’activisme féministe aux États-Unis, conserve une jeunesse et un entrain communicatifs. Pour son exposition au Frac Sud, elle parle avec générosité de son parcours d’artiste. Il débute à Halifax à la fin des années 1960, où, étudiante, Wilson rencontre des artistes conceptuels, comme Vito Acconci ou Lawrence Weiner, qui l’incitent à devenir artiste. Déjà, dans sa toute première œuvre, figurant des seins, elle exprime les thématiques qui l’animeront jusqu’à aujourd’hui autour de la représentation de la femme et de ses stéréotypes. Après avoir quitté le Canada pour New York, elle fonde dans son appartement un lieu alternatif voué à la pratique expérimentale, le Franklin Furnace Archive, où artistes et chercheuses se retrouvent pour échanger sur leurs pratiques. Martha Wilson commence ensuite son activité de performeuse par des satires politiques, en se mettant en scène en First Lady (Nancy Reagan ou Barbara Bush). En modulant son apparence physique, elle explore la question de l’âgisme et de l’invisibilisation du corps de la femme après un certain âge. Sujet et objet de ses propres recherches, Martha Wilson n’en finit pas de se renouveler.
« Martha Wilson. Invisible - Works on Aging 1972 - 2022 », Frac Sud Cité de l’art contemporain, jusqu'au 4 février 2024.
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