Homme d'affaires et mécène, président de la Fondation Pierre Bergé-Yves Saint Laurent et de la maison de ventes Pierre Bergé & Associés, bibliophile et créateur du musée berbère de Marrakech, également détenteur du droit moral de l'oeuvre de Jean Cocteau, Pierre Bergé revient, à l'occasion de l'exposition consacrée à Christian Bérard à Milly-la-Forêt (lire p. 5), sur sa collection, ses livres, sa maison de ventes…
A. C. Avec l'exposition Christian Bérard à la Maison Jean Cocteau à Milly-la-Forêt, vous prolongez la mémoire d'un créateur injustement éclipsé…
P. B. Par nature, un décorateur de théâtre ou de cinéma, quand il n'est plus là, n'existe plus, tel Cassandre qui avait fait les décors et costumes du fameux premier Don Giovanni d'Aix-en-Provence. Ces gens font un travail très éphémère. Ici, le lien avec Cocteau est important et, à travers lui, celui avec Jouvet. La Machine infernale en 1934 sera la première collaboration des trois. Ensuite, Jouvet, qui a compris qui est Bérard, fait appel à lui dès qu'il ouvre le théâtre de l'Athénée deux ans plus tard, pour L'école des Femmes.
A. C. Quelle part de Bérard préférez-vous ?
P. B. Pour moi, le peintre est un peu maniéré. Strehler ou Visconti, qui ont travaillé avec des grands artistes, ont fait des mises en scène importantes. Mais le décorateur de théâtre Bérard est immense, inégalé !
A. C.…