Plutôt que de rester l'éternelle sirène sauvée du trépas par un héros masculin, telle que Wertheimer l'a rêvée dans son Baiser de la sirène (1882), Suzanne Valadon (1865-1938) fut bel et bien la capitaine de sa destinée. Elle a vogué au gré des alias : de Marie-Clémentine, fille de modeste lingère du Limousin, elle se métamorphose en Maria à son arrivée à Paris à quinze ans. Modèle frondeur de Renoir et Toulouse-Lautrec, elle s'affirma adulte en Suzanne, peintre accomplie dont les toiles furent achetées de son vivant par le musée national d'Art moderne. Mais à…