Le chiffre donne le vertige. Frisant les 94 milliards d’euros, la production 2021 de l’ensemble des champs culturels (dont l’audiovisuel et la presse mais à l’exception des industries culturelles et du tourisme) est principalement portée par le secteur marchand, selon l’étude annuelle du ministère de la Culture publiée la semaine dernière. Seul 20 % de ce montant correspond à la production culturelle non-marchande, tel le patrimoine dont les prix sont décorrélés du coût de la production du bien ou service rendu. Dans le détail, la production marchande des arts visuels est de 8,2 milliards d’euros, guère moins que les 11 milliards de la publicité. Malgré ces chiffres engageants, la production culturelle progresse moins vite que l’essor de l’économie marchande dans son ensemble sur la même période (+ 8,8 % contre + 12,2 %). Quant à la valeur ajoutée générée par la culture (montant calculé sur la base de la fréquentation et la dépense culturelle des champs étudiés), les niveaux d’activité restent inférieurs à ceux d’avant-crise. Le patrimoine accuse un repli de 29 % (14 % pour les arts visuels) de son volume de valeur ajoutée générée par rapport à 2019 malgré sa progression constante depuis 20 ans, tandis que l’enseignement artistique et culturel gagne 4 %. En valeur absolue, le palmarès surprend. Le patrimoine produit autant de valeur ajoutée que la publicité (4,4 milliards d’euros) et devance de peu les arts visuels (4,1 milliards d'euros). Si le poids économique direct de la culture représente 2 % de l’économie, ces chiffres nécessitent pour les prochaines années d’être pondérés par l’essor de l’économie numérique qui échappe en partie aux instruments de mesure habituels en brouillant les nomenclatures d’activité et le calcul de l’activité sur un territoire donné.
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