Galerie Cortesi (Milan)
La galerie a conçu son stand en fonction du goût des collectionneurs d'artmonte-carlo qu'elle connaît bien puisqu'elle participe à la foire depuis 2016 : artistes d'après-guerre italiens et internationaux. Ainsi, on trouve des incontournables tel un alphabet-signature d'Alighiero Boetti, Uno Nove Otto Quattro, pour lequel la couleur des stylos bille n'a pas fané (moins de 500 000 euros), un bronze d'Arnaldo Pomodoro, Giroscopio II (150 000/200 000 euros), Ognuno tesse le sue indulgenze VIII, une œuvre datée de 1960 du père de l'abstraction en Italie, Piero Dorazio – qui crée avec des amis au lendemain de la Seconde Guerre mondiale le groupe Arte sociale. Côté international, à noter des œuvres récentes de Heinz Mack, aussi bien des huiles sur toile (200 000/300 000 euros) que des œuvres sur papier (40 000/50 000 euros).
Galerie Magnin-A (Paris)
L'art est couleur et énergie à la galerie Magnin-A, pour séduire au premier coup d'œil et surtout capter l'attention du visiteur afin de l'amener au sujet véritable des œuvres : Amadou Sanogo traite de l'identité en décrivant la société malienne, Ana Silva (présentée en février à 1-54 Marrakech cette année) raconte la condition de vie des enfants d'Angola, contraints à faire des kilomètres pour aller chercher de l'eau et donc, privés de leur insouciance, et Omar Victor Diop, dans sa série « Allegoria », aborde la question de l’environnement et l’importance des défis climatiques que rencontre le continent africain. « Il appartient au spectateur de déchiffrer le langage de l’allégorie, de saisir les codes, les valeurs et les sens que revêtent une abeille, un dodo ou un roseau », précise l'artiste. Il s'agit de la première participation de la galerie à la foire.
Galerie Perrotin (Paris)
Pour cette deuxième participation à la foire, la galerie Perrotin fait un focus sur une jeune artiste américaine dont elle a déjà dévoilé le travail pour la première fois à New York en mars dernier en un solo show, Nikki Maloof (entre 35 000 et 75 000 dollars). Le paysage paraît naïf, les couleurs sont vives, la composition narrative, mais une sensation étrange nous envahit et dérange. Plus on s'approche, plus on comprend pourquoi : dans ces tableaux denses où les détails fourmillent, la mort et la violence affleurent avec ici un couteau menaçant, là un chat dévorant un oiseau, ou encore une main surgissant sur la table, s'approchant d'un poisson tout juste découpé. La tension est à son comble, la perspective est bancale, prête à tout faire basculer ; le cadre est dressé pour que le drame advienne. Entre surréalisme et symbolisme.
perrotin.com
Robilant+Voena Gallery (Londres)
« Nous avons créé un stand très éclectique avec un mélange de maîtres de l'art du XXe siècle et de l'art contemporain (entre 100 000 et 4 000 000 euros) », annonce Pietro Sforza, le directeur de la galerie fidèle à la foire depuis les débuts. « Pour la première section, nous présentons une Composition murale de Fernand Léger, exécutée en 1953, deux ans avant sa mort. Il s'agit d'un bel exemple, remarquable par sa grande taille et ses teintes particulièrement vives, de cette série liée à des projets décoratifs monumentaux, comme la grande mosaïque murale du musée Léger de Biot. Le second tableau important est l'œuvre de l'un de nos artistes emblématiques, Lucio Fontana, Concetto spaziale, Attese, daté de 1961 et faisant partie de la série des ''tagli''. » Côté contemporain, la galerie vient en force avec Damien Hirst et son Hygromycin B, dont le titre renvoie à un antibiotique. Lorsque l'art guérit...
Galerie Xippas (Paris, Genève, Punta del Este)
Le stand de la galerie Xippas sera très graphique et géométrique cette année, que ce soit avec la sculpture Signal de Takis, les visages recomposés à la manière de collages de Marina Faust, la silhouette découpée à la Picasso de Seated Woman in Garden de Vik Muniz ou les compositions abstraites de Stéphane Dafflon ou d'Olaf Holzapfel, agencées avec des pailles évoquant la marqueterie de paille justement. Certains artistes font un pas de côté, tel Leandro Erlich avec son Lupa ou Thomas Liu Le Lann avec Training Part 3, cette tétine rose monumentale en verre soufflé posée sur des palettes, une approche nostalgique de l'enfance. De quoi séduire les « collectionneurs suisses, belges et français qui reviennent à artmonte-carlo presque chaque année, profitant généralement des vacances dans leurs maisons dans le sud de la France pour nous rendre visite », partage Pierre Geneston, le directeur.
xippas.com
Galerie Laurent Godin (Paris)
Entre œuvres historiques et récentes, la galerie fait un grand écart, d'où la fourchette de prix des œuvres sur le stand, de 1 000 à 400 000 euros. D'un côté, Shelf with Ajax (1981) de Haim Steinbach – artiste de la collection Pinault –, une sorte de nature morte critique avec des objets du quotidien qui a déjà été présentée notamment en 2013 au Hessel Museum of Art et en 2014 à la Serpentine de Londres. De l'autre, Gonzalo Lebrija ou Elsa Werth, lauréate du 23e prix fondation d'entreprise Pernod Ricard (remis le 6 juin au Centre Pompidou où six de ses œuvres intègrent les collections). L'œuvre exposée sur le stand de la galerie, Blind Smile (2021) illustre le propos de l'artiste : avec une économie de moyens, elle revendique des productions anti-spectaculaires comme tactique de résistance.
Galerie Hauser & Wirth (États-Unis, Grande-Bretagne, Suisse, Espagne, Hong Kong, Monaco)
La galerie surfe sur l'actualité muséale, puisqu'elle consacre son stand à un solo show de George Condo, célébré au Nouveau musée national de Monaco avec l'exposition « Humanoïdes » (jusqu'au 1er octobre). « Nous présenterons des dessins récents réalisés par Condo au début de l'année 2023 alors qu'il séjournait à Monaco [entre 40 000 et 200 000 euros] », détaille la directrice de l'antenne monégasque, Federica Beretta. Ces portraits de face, de profil ou représentant des scènes comme ce ballet sont bien dans la veine de l'artiste qui ne prend le parti ni pour l'abstraction ni pour la figuration, mais essaie de les réconcilier tous les deux. « Dans notre galerie monégasque, nous exposerons également les premiers poèmes de John Chamberlain et ses sculptures des années 1980 (jusqu'au 2 septembre), ainsi qu'une sculpture monumentale dans les jardins adjacents. ».