À l’instar de l’an dernier, 34 galeries ont été triées sur le volet. En 2016, Thomas Hug, le fondateur d’artgenève (créé en 2012) perçoit que le format de son salon suisse à taille humaine peut être dupliqué dans le sud de la France. Si le Covid a bousculé l’agenda (la foire avait lieu auparavant fin avril), le rebond sur la période estivale est attendu. Avancée d’une semaine par rapport à l’an dernier – la mi-juillet s’est révélée finalement trop tardive – les dates de cette année misent sur le bouillonnement des grandes expositions et événements de la région (les Rencontres d’Arles, Jean Paul Riopelle à la fondation Maeght, Thu-Van Tran au MAMAC de Nice…) et sur l’ouverture concomitante de l’exposition Claude Monet au Forum Grimaldi, dont la fréquentation ne manquera pas d’irriguer les allées du salon.
Des piliers fidèles
Le succès vient aussi de la fidélité des grosses enseignes, telles Perrotin, Hauser & Wirth (qui a ouvert un espace sur le Rocher en 2021), White Cube, Nathalie Obadia, Esther Schipper, Mennour, Almine Rech (qui s'apprête à inaugurer de nouveaux bureaux dans le quartier monégasque du Carré d'or), Xippas, LGDR ou Franco Noero. Et bien que l’axe principal soit l’art contemporain, quelques galeries présentent aussi d'autres périodes : Vedovi (dont c’est la première participation), Robilant+Voena, Van de Weghe et Moretti Ward. Toutes s’accordent sur l’importance de la manifestation au regard des collectionneurs internationaux et du territoire connu pour son pouvoir d’achat. « Cette foire occupe une place privilégiée dans notre programme car elle nous rapproche des collectionneurs monégasques et internationaux, d’autant que la Principauté met aujourd'hui l'accent sur l'art contemporain. La date stratégique attire aussi un grand nombre de collectionneurs venus de l'étranger pour séjourner dans la région durant l’été », témoigne-t-on chez Almine Rech, à l’instar de Florence Bonnefous : « Air de Paris a été fondée en 1990 à Nice, avec des opérations à Monaco aussi (des projets comme ''Project for UFO'' avec Lawrence Weiner ou Carsten Höller se déroulaient sur le toit d’un immeuble de Monte-Carlo, depuis lequel on voit d’ailleurs le Forum Grimaldi où se tient la foire aujourd’hui. Nous y jouons donc en ''locaux'' ! », s’enthousiasme-t-elle. « Sa singularité est très certainement son emplacement face à la mer. La plus belle vue que nous connaissions pour une foire ! » Gage de bonne santé, la foire attire de nouveaux venus, tels que LGDR mais aussi la jeune 193 Gallery, qui revient pour la deuxième fois, ou la plus spécialisée Magnin-A qui participe pour la première fois : « Ce qui nous a séduit, c’est qu’il y a peu de foires concurrentes à cette date, et qu’elle peut faire ainsi la continuité avec Art Basel, ainsi que la sélection des galeries internationales qui est impressionnante, explique son directeur, Philippe Boutté. Et puis, nous renouons avec notre histoire puisque la collection de Jean Pigozzi avait été montrée au Grimaldi Forum et bénéficiera prochainement d’un lieu d’exposition à Cannes. Le sud est donc pour nous une dynamique très intéressante ». Autre particularité : toutes les galeries bénéficient du même espace sur leur stand. « Une foire courte mais efficace ! », confirme Nathalie Obadia.
De l’art de vivre aussi
Le but : « que l’événement devienne un moment phare de la saison au cœur du tissu institutionnel des nombreux musées et fondations qui viennent visiter le salon », enchérit Thomas Hug. Pour cela, l’art de vivre s’associe à l’art contemporain. La foire coïncide désormais avec la Monaco Art Week et fait écho au prestigieux parcours de sculptures pensé par Artcurial dans les rues et les jardins de la Principauté (dont la vente avait totalisé 5,9 millions d’euros frais inclus l’an dernier). Thomas Hug a aussi eu l’idée d’y associer la haute joaillerie et la gastronomie : à l'image de la Maison Piaget, qui bénéficie d’un stand au même titre que l’horloger F.P Journe, dont le prix qui porte son nom est remis au meilleur stand du salon et à une œuvre achetée pour être donnée au Nouveau musée national de Monaco. Le parcours gastronomique se retrouve, lui, au Louis XV, adresse gastronomique monégasque d’Alain Ducasse, avec une œuvre de Camille Henrot (collaboration entre la galerie Hauser & Wirth et le chef Emmanuel Pilon) mais aussi dans plusieurs restaurants de Paris, Menton et Nice. Pour l’heure, Thomas Hug dit être sollicité pour dupliquer le format une troisième fois dans une autre ville et espère renforcer l’édition monégasque, les travaux d’agrandissement du Forum Grimaldi devant être effectifs à l’horizon 2025.