Le Quotidien de l'Art

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Du vent dans la carrosserie

Du vent dans la carrosserie

Sur la façade Renaissance du château de Monbazillac, côté vignes, cinq drapeaux se détachent. Fichés sur de hauts mâts, pareils à un grand mobile aérien, ils affichent leurs étendards rouge et noir en forme de portières de voiture. Boris Chouvellon, friand des formes industrielles, a créé ces armoiries de carrosserie, ne reniant pas les citations à César et Chamberlain ou à l’abstraction moderniste de Steven Parrino. Savoureusement absurdes, ces drapeaux déchirés évoquent des « fenêtres qui ouvrent sur le paysage », dit l’artiste, à l’appui du titre Travelling qui fait songer au road movie. L’artiste a d’ailleurs intitulé son exposition, qui se poursuit dans les salles du château, « La route divine », celle des vignobles, bien sûr. Ici, le liquoreux Monbazillac qui délivre, sur plus de 2 000 hectares, 8 millions de bouteilles par an, voit passer 50 000 visiteurs chaque année. Deux millions d’euros ont été dépensés l’an dernier afin de rénover le parcours muséal de la coopérative viticole. Celle-ci, propriétaire du château, accueille depuis 2007 un artiste contemporain en résidence. Ce programme culturel, porté par l’Agence culturelle départementale Dordogne-Périgord et l’association Les Rives de L’Art, a déjà accueilli Sylvain Bourget, Marie-Jeanne Hoffner, Caroline Duchatelet, Erik Samakh, Vincent Olinet ou Léa Barbazanges. L’association organise également la Biennale Éphémères qui propose un parcours artistique au fil des villages de la vallée de la Dordogne. Pour sa 9e édition, du 8 juillet au 30 septembre, en plus de l’œuvre de Boris Chouvellon, seront visibles celles de Roland Cognet, Fabien Mérelle, Ghislaine Portalis, Luc Richard, Jean-Claude Ruggirello et Marie Sirgue.

Article issu de l'édition N°2634