Au sous-sol du palais Het Loo, dans la galerie des portraits royaux de la dynastie des Orange-Nassau, un point d’interrogation trône au-dessus d’une photographie en ovale d’une jeune femme blonde : « On se sait pas quand la princesse Catharina-Amalia régnera, ou même, si elle régnera… glisse dans un français parfait Johan de Haan, conservateur au palais depuis 2017. On ne peut pas dire que la monarchie soit très populaire en ce moment. Mais le Het Loo, lui, attire beaucoup de visiteurs. » Discret roi des Pays-Bas depuis 2013, date de l’abdication de la très aimée reine Beatrix, Willem-Alexander, présent lors de l’inauguration du nouveau musée le 21 avril dernier, n’est en effet pas au top de sa forme auprès de ses sujets : épinglé au début de la pandémie pour des vacances en Grèce et l’achat d’un yacht de 2 millions d’euros, réputé distant, c’est plutôt son épouse, la reine Máxima, qui veille au maintien du capital sympathie de la famille royale, multipliant les apparitions médiatiques. Les équipes du palais Het Loo, musée national depuis 1984, aiment d'ailleurs à rappeler que ce sont surtout les femmes qui ont marqué de leur empreinte le domaine, en particulier sa dernière résidente, la reine Wilhelmina (1880-1962). Très attachée aux lieux – où elle grandit et mourra – c'est elle qui insuffla officieusement une politique de restauration et de préservation patrimoniale au début du XXᵉ siècle, redonnant à une partie des intérieurs leur lustre XVIIᵉ. L'an dernier (voir QDA du 21 avril 2022), le palais avait rouvert au public les appartements historiques, subtilement restaurés et remaniés en un parcours divisé entre les périodes XVIIᵉ et…
À Het Loo, une radiographie de la royauté
Ancienne résidence d’été de la famille royale, le palais Het Loo, à l'est d'Amsterdam, a inauguré ce printemps son extension de 5 000 m², après cinq ans de travaux. Examinant trois siècles d'histoire monarchique, l'exposition permanente interroge l'évolution du regard sur les occupants des lieux.