Du plomb dans l'aile : quand on les écoute bien, les expressions populaires ont leur poésie, et leur ridicule. Le genre de tensions que Wilfrid Almendra aime à rechercher dans leur équivalent architectural : le pavillon de banlieue. Ce rêve de confort et de norme qu'a légué au peuple le modernisme à sa mort. Cette utopie aux ailes plombées. Le sculpteur ne cesse depuis ses débuts de faire l'autopsie de son cadavre ; d'affiner son analyse de notre habitat quotidien, dont il exploite l'histoire et les ruines. Son exposition personnelle à l'espace Ricard permet, pour la première fois peut-être à Paris, de saisir dans sa finesse cette obsession. C'est un aigle qui nous accueille : un simple ornement de jardin, que l'artiste a emprunté à ses innocents propriétaires en le remplaçant…