À Monaco, le long de l’avenue de Monte-Carlo qui borde la mer, des drapeaux claquent au vent : telles les oriflammes de l’artiste Jean Boghossian, la dizaine d’étendards paraissent rendre hommage à l’exposition « The Sea is green » qu’il a disséminée dans toute la ville. Première étape d’un parcours conçu à l’invitation de la Société des Bains de Mer et dans le but de sensibiliser aux enjeux actuels des océans et de leur protection, ces drapeaux viennent aussi rappeler que la mer constitue, en 2023, un fil rouge pour la Principauté. Symbolisant des voiles, il fait le lien avec « Mer incandescente », un ensemble de peintures et sculptures triangulaires et métalliques dans les allées et jardins des Boulingrins, dont la seule vision fait irrésistiblement penser à des régates lancées à vive allure. Parmi elles, douzes plaques proviennent de l’Atomium à Bruxelles : à l’occasion de la restauration du monument, Jean Boghossian a eu la possibilité de les récupérer et d’en faire le support de son travail d’artiste du feu, de la combustion et de la fumée. Plus loin, présentée dans les couloirs labyrinthiques de l’hôtel Hermitage, sa série « Céramiques et coquillages » se décline de piédestals en cabinets de curiosités. Son raffinement évoque à lui seul tout le parcours de Jean Boghossian : né en Syrie, d’origine arménienne et élevé au Liban avant de s’installer en Belgique pour fuir la guerre civile, l’artiste officiera un temps comme joaillier dans l’entreprise familiale, puis créera la Fondation Boghossian et l’installera dans le cadre de la Villa Empain à Bruxelles.
Société des Bains de Mer de Monaco, jardin des Boulingrins et hôtel Hermitage Monte-Carlo, jusqu'au 10 mai.
montecarlosbm.com