Avec une économie qui a largement crû depuis son entrée dans l'Union européenne - en 2020, son PIB par habitant atteignait 72 % de la moyenne communautaire, contre 44 % en 2007 lors de son adhésion - la Roumanie a des points forts, notamment dans l'automobile et les nouvelles technologies. C'est loin d'être le cas du culturel, qui peine à profiter de l'élan économique : en 2022, le budget du ministère de la Culture (et des Cultes) s'élève à 272 millions d'euros, soit 0,1 % du PNB, environ quatre fois moins qu'en France. Lorsque Timisoara obtient en 2016 le label de Capitale européenne de la Culture pour 2021 (reporté à 2023 suite au Covid), le pari est loin d'être gagné. Outre les financements, c'est l'infrastructure et la législation du secteur culturel qui font défaut - lorsque le musée national d'Art de Timisoara (MNART) est inspecté pour voir s'il répond aux normes internationales de sécurité, il échoue sur tous les points. Le soutien de l'État se faisant attendre - les quelques millions d'euros accordés à la mairie de Timisoara ont été versés mi-février 2023, et l'association créée en 2016 par le ministère de la Culture pour chapeauter l'événement a été dissoute après cinq ans d'inactivité -, la Ville et ses acteurs culturels prennent les devants. L'entité fédératrice du « Centre for Projects of Timisoara Municipality » voit le jour en 2021. En quelques mois, elle met en place près de 1500 petits et grands événements, financés à hauteur de 60 millions d'euros par la municipalité (75 %) et la région de Timis (25 %).
Héritage retrouvé
Si la programmation touche à toutes les disciplines, de la Nuit de la philosophie au festival de danse Impulse, les arts visuels sont les têtes d'affiche. Sur le site de Timisoara 2023, les cinq highlights sont des expositions, dont une est mise en avant : conçue en collaboration étroite avec le Centre Pompidou, l'Institut français en Roumanie et la fondation Art Encounters, « Victor…