Beyrouth, Gabriele Basilico l’a photographiée à quatre reprises en 20 ans - un cas particulier car il n'était pas dans ses habitudes de reposer son trépied et sa chambre photographique dans les nombreuses villes qu’il a documentées. La galerie du Château d’Eau rend hommage à l’Italien en réunissant pour la première fois ses images effectuées en 1991, 2003, 2008 et 2011, avec des inédites imprimées pour l’occasion. Au gré de commandes accomplies en toute liberté – à la manière de la mission de la Datar à laquelle il a participé dans les années 1980 –, Gabriele Basilico a suivi la reconstruction de la capitale libanaise. Entre la « ville blessée » – comme il la décrivait – de sa première série réalisée au sortir de 15 ans de guerre civile et ses dernières images, tout a changé. Les ruines ont laissé place à une cité où les bâtiments historiques ont été reconstruits à l’identique et Gabriele Basilico est passé du noir et blanc à la couleur. Et si son point de vue reste frontal, au fur et à mesure des années, il s’éloigne de la topographie compacte du centre-ville pour privilégier des vues d’ensemble montrant la verticalité des nouveaux bâtiments avec, en ligne de mire, la mer et l’horizon. Comme la promesse d’un futur meilleur.
« Gabriele Basilico. Retours à Beyrouth », jusqu'au 14 mai, au Château d’Eau, Toulouse.
galeriechateaudeau.org