« On se retrouve aux abois à trois mois de la fin de notre bail », se désole Charlène Dronne, directrice associée de la Réserve des arts. Installée depuis 2015 dans un entrepôt de 5 000 m2 à Pantin (Seine-Saint-Denis), l'association, qui récupère, trie et revend des matériaux aux artistes dans une démarche de durabilité, est dans une situation délicate : elle doit avoir quitté ses locaux actuels d'ici le 30 juin, en raison de la construction prochaine d'un « éco-quartier », mais n'a aucune solution de relocalisation. « Le marché immobilier est peu accessible à des structures de l'économie sociale et solidaire, et les opportunités maigres, poursuit Charlène Dronne. On appelle au secours. Nous ne sommes pas les seules ressourceries à être dans cette situation en France. Il faut que les pouvoirs publics agissent : la région Île-de-France, les ministères de la Culture mais aussi de l'Économie et des Finances ou de la Transition écologique, que nous souhaitons rencontrer ». La Réserve des arts se porte par ailleurs bien : l'activité est dynamique puisqu'en 2022, sur 722 tonnes de matériaux collectés, plus de 500 tonnes ont été remises en circulation. L'association accompagne en outre ses partenaires dans la gestion de fin de vie des matériaux, œuvre à la sensibilisation et à la formation des professionnels de la culture et comptait en 2022 plus de 13 000 adhérents, professionnels de la culture et étudiants en art. « Nous sommes les acteurs pionniers du réemploi et les pouvoirs publics ont la possibilité d'agir », veut croire Charlène Dronne.
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