Fascinée par l’univers volcanique de l’archipel des Açores, la photographe portugaise Manuela Marques a réalisé plusieurs séjours dans cette région singulière ultrapériphérique, à près de 1 500 km au large de Lisbonne, en essayant d’« être au plus juste avec la nature ». Son grand polyptyque de 9 photographies Topographies qui apparait en trompe-l’œil comme une vue aérienne, se compose de plusieurs macrophotographies de roche noire volcanique. Tantôt mystérieux, souvent rendant compte d’un environnement instable voire hostile, ses clichés ont pour inspiration ses explorations extérieures ou l’intérieur des centres scientifiques d’observation météorologique ou sismique, annonçant tempêtes, éruptions, tremblements de terre et répliques à venir. Ainsi Ligne de faille révèle un paysage lunaire peu rassurant, saisi à la lumière de la pleine lune. Avec son point de vue romantique figurant un homme de dos sur un promontoire observant un incroyable lac volcanique vert fluo (couleur naturelle d’une algue locale), Point de fuite se veut un hommage au grand peintre allemand du XIXe Caspar David Friedrich. L’Homme et la Nature, avec ou sans l’Homme ?
Manuela Marques, « Répliques », jusqu’au 15 avril, galerie Anne Barrault, 51 rue des Archives, 75003 Paris
galerieannebarrault.com