Le Quotidien de l'Art

L'image du jour

La photo, acte de résistance

La photo, acte de résistance

Des baraquements vides. Des hommes assis sur un banc. Une femme désignant une blessure sur sa jambe. Ce sont des photos en noir et blanc presque banales. Sauf qu’elles ont été prises pendant la Seconde Guerre mondiale dans des camps de concentration et d’extermination. Mais pas par les nazis. Ni par les libérateurs des camps. Par les détenus eux-mêmes. Ces hommes et femmes, qui avaient pour nom Rudolf Cisar, Wenzel Polak ou Joanna Szydlowska, ont subtilisé un appareil et immortalisé leur réalité. Ils ont ainsi capté des moments d’entre-deux en l’absence de persécuteurs. Ces photos ont la spécificité d’avoir été prises dans la clandestinité la plus totale. Par des détenus qui n’ont souvent pas visé avec leur œil afin de ne pas se faire repérer. Pour le réalisateur Christophe Cognet, il était impératif de montrer ces photos. « Puisque des hommes et des femmes se sont acharnés à nous transmettre ces images ». Il livre un documentaire qui tente de comprendre comment, quand, avec quelles contraintes, ces prises de vues ont été réalisées, comment les pellicules ont été cachées et sauvées. Le film, véritable enquête sur l’acte photographique, tente de retrouver le lieu précis où ces clichés ont été pris et de les replacer dans leur décor actuel. Plus de 70 ans plus tard, la forêt a repris ses droits sur les baraquements.

À lire aussi


Édition N°2615 / 25 mai 2023

350 millions €

Le budget de la Grande Fabrique de l’image

Par Christophe Rioux


Édition N°2930 / 12 novembre 2024

200 millions €

La rallonge pour le budget de la Culture

Par Sarah Hugounenq


Louis Cane, figure de proue de Supports/Surfaces
Article abonné

Article issu de l'édition N°2571