Parmi les chantiers souhaités par Laurence des Cars, présidente du Louvre depuis 18 mois, celui de la percée d'une entrée côté est, destinée à soulager les abords de la pyramide, n'est pas le plus médiatisé. Bâtie entre 1667 et 1670, la façade marquée par la double colonnade, dite « de Perrault », avait été conçue dès l'origine comme point d'accès au palais. Très vite critiquée, elle est restée depuis plus de trois siècles dans l'angle mort, devancée par une esplanade rase, balayée par le vent qui s'engouffre dans les douves. Cette face cachée du Louvre fait pourtant l'objet aujourd'hui d'intenses négociations. Un tour de table qui, d'après La Lettre A, passe par l'Élysée (via son nouveau conseiller culture Philippe Bélaval), Bernard Arnault et le cabinet d'Ariel Weil, maire (PS) de Paris Centre. Raison de l'intérêt du patron de LVMH : la proximité avec la Samaritaine dont le groupe est propriétaire, inaugurée en 2021 et tout juste séparée du Louvre par un pâté de maison qui comprend les bâtiments (faux) jumeaux de l'église Saint-Germain-l'Auxerrois et de l'ancienne mairie du Ier, aujourd'hui établissement municipal de Maison de la Jeunesse. Un secteur en partie sous la responsabilité d'Ariel Weil. Le maire souhaite lancer un concours d'architecture commun entre l'État et la Ville de Paris pour un projet de végétalisation. De son côté, Laurence des Cars, dans un entretien à Grande Galerie, affirme qu'elle a sollicité Emmanuel Macron et le ministère de la Culture afin d'ouvrir la Colonnade de Perrault pour « reconnecter le Louvre à Paris et faire respirer le musée différemment ». La présidente aurait par ailleurs proposé d'y installer un restaurant gastronomique, qui viendrait compléter l'offre luxueuse de ce nouveau périmètre.