Le Quotidien de l'Art

Chloé Dugit-Gros. Soft vandalism et scénoplastie

Chloé Dugit-Gros. Soft vandalism et scénoplastie
Chloé Dugit-Gros.
© Photo Margot de Montigny.

Il est primordial pour un artiste de disposer d’un texte critique de qualité sur son travail. C'est le souhait d'encourager ce format d'écriture qui est à l'origine des bourses Ekphrasis, lancées par l'ADAGP en association avec l’AICA France et le Quotidien de l’Art : elles ont pour objet de mettre en relation 10 artistes avec autant de critiques. Les textes des 10 lauréats de cette troisième édition (dotés chacun de 2 000 euros, couvrant la rédaction du texte et sa traduction) sont publiés au long de l'année dans le Quotidien de l'Art, au rythme d'un par mois. Dans cette troisième livraison de 2023, Florian Gaité se penche sur le travail de Chloé Dugit-Gros.

Toutes les indisciplines ne se donnent pas avec la radicalité d’une mutinerie. Le libre esprit de Chloé Dugit-Gros s’exprime lui avec une certaine modestie en œuvrant, par de légers glissements, à la reformulation des conventions graphiques qui homogénéisent les formes de l’art. Depuis sa sortie de l’atelier de peinture des Beaux-Arts de Paris, la plasticienne s’est progressivement dégagée des normes de l’expressionnisme abstrait ou du minimalisme, alors hégémoniques, pour leur opposer un formalisme résolument espiègle, qui porte la marque d’une subjectivité indocile. Ayant grandi dans un environnement socialement contrasté, nourrie par la mixité culturelle qui le composait, elle a naturellement intégré les codes de la culture urbaine ou populaire (bande dessinée, graff ou rap) à ceux de l’art institutionnel au sein d’une production fortement différenciée, qui compte des œuvres d’atelier (sculptures, tapisseries, bas-reliefs, moulages, collages, dessins), des installations en extérieur, des réalisations vidéo et des pièces de mobilier. Inspirée par l’indépendance de ton de Nathalie du Pasquier, des taggueurs, de la Beat Generation ou de David Hammons, elle développe une esthétique volontiers schizoïde qui nivelle un graphisme dit « pauvre » et une plasticité plus académique au cœur de grands écarts où la retenue formelle le dispute à la…

Chloé Dugit-Gros. Soft vandalism et scénoplastie
Chloé Dugit-Gros. Soft vandalism et scénoplastie

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