Une foire située loin du centre-ville, dans un parc des expositions peu amène, qui attire près de 100 000 visiteurs, conserve des prix de stands modérés et reste un foyer de transactions important ? C’est l’équation réussie d’ARCO, créée en 1981. Tous les méga dealers n’y viennent pas - Gagosian, Pace, Hauser & Wirth manquent à l’appel mais Perrotin, Zwirner ou Continua en sont. « Nous avons cette année 211 galeries de 36 pays différents, contre 189 en 2022, explique la directrice Maribel López, et 66% de représentation internationale. Parmi les exposants de l’an dernier, 90 % ont demandé à revenir. Ce qui relativise cette fair fatigue dont on a tant parlé ! »
Prix contenus
Tous les tarifs y sont plus modérés qu’ailleurs : une entrée à 20 euros (contre le double ou le triple à Art Basel ou Frieze), ce qui explique une fréquentation populaire (les organisateurs annoncent 95 000 visiteurs, soit presque autant qu’avant le Covid, dont 38 000 professionnels). Pas de prix stratosphériques : la pièce la plus chère semblait être un Miró à 2 millions d’euros sur le stand de Mayoral mais l’on pouvait trouver des œuvres intéressantes mille ou deux mille fois moins cher – Albarrán Bourdais devait cacher dans sa réserve des dessins très colorés de Cristina Lucas à 800 euros, basés sur les composants minéraux du corps, avec une longue liste d’attente. Dans un autre genre, les 18 magnums Ruinart, peints individuellement à la main d’insectes et lézards par Ignasí Monreal, se vendaient 1 000 euros pour une bonne cause (revenus reversés…