Miriam Cahn, Joan Mitchell, Niki de Saint Phalle, Frida Kahlo mais aussi les moins connues Maria Auxiliadora da Silva, Toshi Maruki, Felicia Aban, Teresa Tyszkiewicz, la liste des femmes artistes qui ont compté dans le champ des arts visuels ne cesse de s’étendre, révélant le vide abyssal qu’il était nécessaire de combler. Depuis sa création en 2014, l’association AWARE (Archive of Women Artists Research and Exhibitions) s’emploie à recenser les biographies (en bilingue français/anglais) des artistes femmes des XIXe et XXe siècles (nées entre 1790 et 1972) afin de rendre visibles leur histoire et leurs créations et de construire une solide base de données. Elle fête aujourd’hui sa millième notice, consacrée à la peintre et sculptrice haïtienne Louisiane Saint Fleurant (1924-2005) qui a commencé comme employée de maison avant de se mettre à peindre et à modeler à l’aube de ses 50 ans. « Mille notices sur le site d’AWARE, c’est autant de parcours et d’œuvres rendus visibles et accessibles au plus grand nombre, c’est autant de manières de revendiquer la place des artistes femmes dans l’histoire de l’art. C’est aussi mille façons de faire œuvre. Cela n’est possible que grâce à la contribution des auteur.rices du monde entier car l’une des caractéristiques de notre projet est sa dimension internationale et polyphonique », réagit Camille Morineau, co-fondatrice d’AWARE. Chiffre symbolique qui s’accompagne d’un décompte de 75 000 visiteurs uniques par mois du site internet. Il faut dire qu’AWARE a étendu son spectre d’actions et de recherches. En plus des notices, des articles de chercheurs et d’universitaires (plus de 450 contributeurs depuis la création) sont régulièrement mis en ligne, accompagnés de deux séries de podcasts « Les grandes dames de l’art » et « Women House » qui font entendre des voix d’artistes femmes au travers de lectures d’extraits de textes ainsi que la série animée « Petites histoires de grandes artistes » à destination des enfants.
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