Jean-François Lacalmontie
Galerie Baronian
Ovnis dansants
« Je ne peins pas le ciel ou le nuage mais la couleur mentale du ciel et du nuage, l’équivalente puissance visuelle. Ils n’ont pas de réalité, ni allégorique, ni illustrative, ni anecdotique, elle est devant et derrière eux », a confié Jean-François Lacalmontie (né en 1947) au curateur Olivier Kaeppelin dans un récent entretien. Dans son atelier de Vitry-aux-Loges, près d'Orléans, des milliers de pages de carnets virevoltent. C'est dans ces carnets qu'il dessine ce qu'il nomme des « inconnus incompatibles », lignes et formes abstraites proches de l'idéogramme, mais aussi des figures et des visages, qu'il trace à l'encre de chine en écoutant Tom Waits et Albert Ayler. Nombre de ces croquis rêveurs jaillissent sur une quinzaine de grands formats peints (entre 10 000 et 15 000 euros) chez Baronian. La galerie lui avait consacré son premier solo show belge à Art Brussels l'an dernier, et le présente cet hiver dans son espace d'Ixelles. Des fonds texturés gris béton naît une valse de lignes et de couleurs : des paysages microcosmiques entrechoquent les éléments du cosmos, l'animal et le végétal. Le rayon d'un soleil sourit à un oiseau en origami, et la silhouette d'un pendu, emblème du condamné résigné dans le tarot, tire la langue à une plante aux feuilles folles. Le morbide côtoie l'humour chez un peintre qui se retira de la scène artistique un long moment après sa percée dans les années 1980, marqué par la perte de son atelier parisien lors d'un incendie. Pour Jean-François…