Cinq musées nationaux inaugurent l’expérimentation menée par le ministère de la Culture en matière de visites en ligne. Il est désormais possible depuis son clavier de visiter gratuitement, en autonomie et parfois en anglais ou en allemand, la maison natale de Georges Clemenceau en Vendée, le musée Magnin à Dijon, ou en région parisienne les châteaux de Malmaison et de Bois-Préau ou Port-Royal-des-Champs, et le nouveau musée national du Moyen Âge Cluny. L’initiative répond au changement des pratiques culturelles provoqué par le premier confinement durant lequel, comme l'affirmait une étude Gece/Universcience, 7% de Français avaient visité virtuellement une exposition ou un musée. À faible coût (4 000 €), la solution vise à généraliser l’offre virtuelle des musées au-delà des grands établissements capables de s’y atteler seuls. Selon l’enquête de l’ICOM de 2021, seul un quart des musées français ont un personnel dédié aux activités numériques à temps plein et près de la moitié d’entre eux (41,6%) consacrent moins de 5% de leur budget à la communication et aux activités numériques. « L’objectif est de voir comment cette expérimentation peut amplifier le rayonnement des musées et leur permettre de trouver des publics différents », explique Anne Dubile, adjointe au chef du bureau du pilotage des musées nationaux, au ministère de la Culture. « Utile également en matière de conservation, de restauration ou d’archivage des expositions, cette solution peut être un levier de développement des publics, à condition que les établissements ne déconnectent pas médiation en ligne et in situ, prévient Antoine Roland, fondateur de l’agence de conseil en innovation numérique Correspondances Digitales. Au-delà du financement du dispositif, les musées volontaires doivent prévoir l’investissement en matière de communication qui conditionnera la réussite de ces expériences. »
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