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La carte du tendre

La carte du tendre

Il n’est pas dans l’air du temps. Il ne supporte pas les ondes magnétiques et a donc dû s’exiler en pleine campagne suédoise, au bord d’un lac. Il observe beaucoup, produit peu, et de moins en moins vite. Pas dans l’air du temps ou, au contraire, pionnier ? Montré au pavillon scandinave de la Biennale de Venise 2011, représenté par de bonnes galeries (dont la Berlinoise neugerriemschneider), Andreas Eriksson s’inspire de la nature. Il le fait littéralement quand il crée des taupinières en bronze (rappelant le travail complémentaire de Walter Tschinkel et ses empreintes de fourmilières souterraines) ; quand il recompose deux arbres à partir d’un seul, coupant chaque branche en deux, puis réassemblant l’ensemble dans une forme de rituel ; quand il ramasse des terres et des végétaux pour produire des pigments. Mais c’est peut-être dans ses peintures abstraites que ce rapport patient, méditatif, paisible, à la nature donne ses fruits les plus convaincants. Ses tableaux rescapés (il en jette beaucoup, n’en conservant parfois qu’un bout de toile) peuvent se lire comme des paysages idéaux, mêlant landes, lacs, grèves… Mais aussi comme des cartes géographiques – puzzles de terres, mers, détroits… Autant d’appels à l’évasion, d’incitations à voir derrière les apparences.

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Édition N°2908 / 09 octobre 2024

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Article issu de l'édition N°2549