Du 3 au 5 février, le cœur de l'avenue Franklin-Roosevelt, quartier des ambassades, a battu au rythme des arts du MENA, acronyme associant le Maghreb et le Moyen-Orient. Sur les deux niveaux de la Villa Empain, joyau Art déco abritant aujourd'hui la Fondation belgo-arménienne Boghossian, MENART Fair avait déployé ses 24 galeries venues de Ramallah, du Caire, de Beyrouth mais aussi de Paris (Bessières, Obadia ou Mark Hachem), misant sur l'élégance du lieu pour attirer des collectionneurs spécialisés. Se sont cotoyés pendant 3 jours des visiteurs belges, luxembourgeois, français, allemands, des ambassadeurs du Maghreb ou des propriétaires de grosses collections d'artistes du MENA. Le Libanais Basel Dalloul, directeur de la Dalloul Art Foundation – qui depuis 2017 expose dans son espace de Beyrouth certaines des 4 000 œuvres qu'il détient – a jeté son dévolu sur « des œuvres d'artistes féminines émergentes de la région du Golfe et une œuvre d'une artiste du Liban. Je les ai achetées pour encourager les artistes et aussi les galeries qui soutiennent ces jeunes talents. »
La Belgique, un public à convaincre
Implanter une foire sur les artistes du MENA n’était pas gagné d’avance selon les organisatrices, Laure d'Hauteville et Joanna Chevalier. Un tandem complémentaire : la première, Française ayant vécu plus de trente ans au Moyen-Orient, créatrice de la Beirut Art Fair, milite pour la visibilisation d'artistes historiques, tandis que la seconde, Libanaise installée en France, défriche les nouvelles scènes. « Les artistes de cette zone sont peu connus ici, rappelle Laure d'Hauteville. Peu de musées belges présentent de l’art du MENA, sauf Bozar, qui a ouvert il y a 3 ans un département dédié ». En misant sur les visites guidées, la visée pédagogique de la foire a porté ses…
