C’est le nombre de fiches recensées par le ministère de la Culture italien, chacune d’entre elle correspondant à un bâtiment phare édifié entre 1945 et 2000. Soit un inventaire prodigieux de l’architecture moderne. Disponible en partie en anglais, cette base de recherche, qui vient d'être rendue publique, se présente sous la forme d’une carte où les édifices sont repérables par région. On peut encore y accéder via différentes entrées thématiques : classicisme, technique, design féminin, ponts et ouvrages d’art… Un clic et ils apparaissent, la plupart du temps en noir en blanc, assortis d’une notice portant le nom du bâtiment, de son auteur et sa date de construction. L’omniprésence du noir et blanc fascine et simultanément déçoit car concernant par exemple le bâtiment édifié par Jean Nouvel en bordure d’autoroute près de Bolzano, c’est une catastrophe car le rouge Ferrari de l’édifice est partie intégrante de l’œuvre. Nonobstant, la qualité des images fait que bien vite, l’architecture y gagne. On y retrouve le fumet « moderniste » des images d’un Lucien Hervé pour Le Corbusier ou d’un Gabriele Basilico pour les villes de Naples ou Turin. A cette recension fruit d’un travail collectif, appuyée encore sur la « fortune critique » des bâtiments, on trouvera mille défauts, partialité des choix, absence de telle ou telle réalisation, région négligée (les Pouilles), pénibilité des recherches d’une œuvre précise, reste l’invitation à plonger dans un demi-siècle époustouflant de créativité. L’Italie qui fut après-guerre un laboratoire du design et de l’architecture le prouve, ici, en 5000 clics.
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