Si l'an dernier la foire Art Paris laissait un sentiment mitigé et restait plombée aux entournures par des oeuvres kitsch, l'événement a procédé cette année à un vrai élagage. Il reste certes encore de mauvaises branches à ébarber, des stands à débouter. Toutes les galeries de la plateforme russe ne méritent pas le détour. Les artistes vétérans de l'empire éclaté souffrent d'un manque de visibilité et le focus sur Erik Bulatov chez Pièce Unique (Paris) est bienvenu. Mais la plus jeune génération venue du froid ne mérite guère tant de foin... Nonobstant ces bémols, le salon est indéniablement monté en grade. Les art setters habitués aux oeuvres qui s'offrent de but en blanc, aux stands qui éblouissent d'emblée, bref au tout cuit, en sont pour leurs frais. Mais les amateurs qui aiment fureter, chiner, débusquer, ceux qui savent ouvrir grand leurs yeux et boucher leurs oreilles auront de quoi se réjouir. Car pour qui veut bien prendre le temps de chercher, la foire recèle des pépites, comme les oeuvres de Noël Cuin d'une poésie si fine, d'une émotion si…