Un article de La Lettre A paru le 24 janvier dévoile le contenu d'un document qui fait état de « symptômes d'une dégradation des conditions de travail » au sein du Centre national des arts plastiques (Cnap). Le rapport d'expertise, commandé au cabinet spécialisé Degest après avoir été sollicité par les représentants du personnel, mentionne en particulier le management de l'établissement public comme « facteur aggravant d'une situation largement dégradée ». Daté du 18 octobre 2022, il précède de deux semaines seulement le renouvellement de Béatrice Salmon à la direction du Cnap par la ministre de la Culture Rima Abdul-Malak, souligne La Lettre A. Selon le site d'investigation, le rapport cite « un état de troubles psychosociaux inquiétant », dont il liste les manifestations : « épuisement des équipes, état anxiogène, dégradation des rapports sociaux au travail (conflits, exacerbation des tensions entre collègues, défiance vis-à-vis de l'encadrement, sentiment d'injustice organisationnel d'un système de reconnaissance ne valorisant pas l'engagement) ». À la clé : « angoisse, stress, boule au ventre altérant le sommeil ». Deux entretiens avec la direction et 33 entretiens individuels (sur 77 salariés) ont été menés, concluant à une « très forte verticalité dans le management ». Tandis qu'est prévue une refonte de l'organigramme du Cnap, s'y ajoutent les retards de son déménagement à Pantin, vecteur de nombreuses tensions, ainsi qu'un rapport de l'Agence française anticorruption daté de 2020 et faisant état de dysfonctionnements dans le traitement de certains dossiers, notamment la donation Yvon Lambert, ainsi que le rapportait Libération le 22 janvier, dont la valeur surestimée aurait permis d'octroyer à l'ancien galeriste d'importants avantages fiscaux.