Depuis 2004, le Centre national des arts plastiques (CNAP) gérait le dispositif du « Secours exceptionnel » créé dans les années 1980 par le Fonds d'incitation à la création (FIACRE). Soit une aide ponctuelle aux artistes-auteurs rencontrant des difficultés financières en raison d'une situation imprévue (maladie, accident...), et qui permettait chaque année à une centaine d'artistes de recevoir la somme de 1 000 euros, puis 1 500 euros à partir de 2021, suite à la crise du Covid. Le budget annuel du dispositif était en moyenne de 100 000 euros, porté à 150 000 euros à partir de 2021. Dans un communiqué, le CNAP (dont la directrice Béatrice Salmon n'a pas répondu à notre demande d'entretien) affirme que « depuis de longues années ce dispositif a été interrogé en raison de la faiblesse du soutien accordé, de son caractère ponctuel et de l'impossibilité de mettre en place un accompagnement adapté face à des situations individuelles souvent critiques », ainsi que « la récurrence des demandes déposées par les mêmes individus (...) relevant en majorité de difficultés médicales ou juridiques graves ». Le 29 octobre 2024, le conseil d'administration du CNAP a approuvé la suppression du secours exceptionnel au profit du programme « Rebond, soutien au développement professionnel », présenté un mois plus tôt aux organisations représentant les artistes-auteurs. Avec un budget équivalent, à 150 000 euros, Rebond prévoit à partir de janvier 2026 d'accorder une aide de 4 000 euros à 25 « lauréats » pour un accompagnement professionnel personnalisé de 8 à 10 mois, en lien avec des structures partenaires. Les candidats doivent fournir une lettre de motivation et justifier de revenus inférieurs à 21 622 euros brut. Ils et elles ne pourront bénéficier de l'aide qu'une seule fois. De son côté, le syndicat d'artistes SNAP-CGT dénonce le fait que ce nouveau dispositif, perçu comme « une énième bourse fondée sur la mise en concurrence des artistes, (...) laisse 80 % des demandeurs sans solution, (...) dans un contexte social particulièrement préoccupant, notamment avec la contre-réforme du RSA », et qu'une part du budget soit allouée aux structures d'accompagnement, notamment privées, au détriment des artistes « les plus en difficulté ». Le dépôt des demandes est ouvert jusqu'au 29 avril.