Après un jeûne de 3 ans, la cérémonie des vœux ministériels a renoué ce lundi. Pour reprendre le fil interrompu en 2020, Rima Abdul-Malak a vu large. C'est à la Villette, dans la Grande Halle où elle a été accueillie par l'amphitryon Didier Fusillier, devant un parterre d'un bon millier de spectateurs (employés du ministère, responsables d'institutions, élus, artistes, journalistes, etc.), qu'elle a synthétisé les moments clés de 2023. Elle a innové, invitant deux performeurs à intervenir à leur guise et à dynamiter sa péroraison, hommage non dissumulé au spectacle vivant - et à l'humour comme arme « contre les hégémonies de toutes sortes », Charlie Hebdo étant cité au passage. Pierre Guillois, agitant des cartons en guide de phylactères, et Olivier Martin-Salvan, s'exprimant dans une langue sonore et imaginaire (qui rappelait les borborygmes délirants de Carmelo Bene), ont scandé les 5 vœux prononcés. Dans l'ordre, il s'est agi de : refonder le lien avec le public ; renouveler la relation entre État et territoires ; s'engager pour la transition écologique ; apaiser les mémoires ; assurer la relève. Les mesures annoncées ont concerné aussi bien l'extension du Pass culture aux classes de 6e et 5e que le lancement d'un acte 2 de la commande publique « Mondes nouveaux », l'ouverture du pôle de la BNF à Amiens, un prix d'architecture verte pour les jeunes diplômés, la lutte contre la « cancel culture », la future Maison des mondes africains ou des avancées décisives dans la politique de restitution. La ministre, qui n'a cessé d'arpenter le pays (60 déplacements réalisés l'année passée), s'est inquiétée de la perte d'attractivité des métiers de la culture et du patrimoine et a annoncé un nouveau projet de mentorat, appelé à faire émerger les 100 visages de la France de demain. « Et peut-être que l'un d'entre eux ou l'une d'entre elles sera le prochain ministre de la Culture », a-t-elle conclu avant qu'une fanfare de cuivres ferme le ban.
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