Qui n’a jamais rêvé de voler là-haut, et de planer dans les cieux ? Ce songe vieux comme l’humanité, Hans-Jörg Georgi (né en 1949) l’accomplit pour nous à la galerie Christian Berst art brut. Une flotte d’avions, réalisée à partir de boîtes à chaussures, nous attend en effet dans un accrochage des plus élégants. Suspendus à des fils, des aéroplanes à hélices, comptant jusqu’à six étages, prennent place devant un papier peint bleu marine représentant un ciel orageux, percé par un sublime trait lumineux… Annonce d’un déluge ? Fin de l’orage – car après la pluie vient le beau temps ? Ou manifestation divine ? La démarche d’Hans-Jörg Georgi semble ainsi s’inscrire dans une longue tradition, qui a traversé les âges et les civilisations, et que l’on connaît mieux sous le mythe de l’arche de Noé. Car les avions de Georgi occupent une fonction bien particulière : nous sauver du déluge… non plus grâce à un navire qui survivrait aux inondations déclenchées par la colère divine, mais grâce à des embarcations capables de tourner indéfiniment en orbite autour de la Terre. Touché par la polio alors qu’il était enfant, Hans-Jörg Georgi nous élève au-dessus du marasme de notre condition, mû par un amour universel pour son prochain : « Je veux faire quelque chose de bien pour le monde. Je vous emmène tous avec moi en voyage », déclare-t-il. Décollage imminent…
Hans-Jörg Georgi, « Noah’s Planes », jusqu’au 22 janvier 2022, galerie Christian Berst, 3-5 passage des Gravilliers, 75003 Paris
christianberst.com