« Des compositions faites de points et de petits traits qui figurent des univers métaphoriques. » Cela pourrait résumer le style de Magalí Herrera (1912-1992), d’après les mots de Pascale Jeanneret, conservatrice à la Collection de l’Art Brut de Lausanne et commissaire de l’exposition consacrée à l’artiste uruguayenne qui vient de s’achever. À travers une centaine d’œuvres aux paysages galactiques et autres mondes utopiques, le visiteur a pu (re)découvrir le monde propre d’Herrera. Cette rétrospective sort des réserves l’ensemble des œuvres de l’artiste, dont elle a fait le don à sa mort à la Collection. Jean Dubuffet et Magalí Herrera auront entretenu pendant une dizaine d’années une relation épistolaire forte, bravant les barrières de la langue et la distance. Ils se rencontrent en 1967, à la suite de la visite d’Herrera de l’exposition « Art brut », organisée au musée des Arts décoratifs à Paris par Dubuffet. C’est un choc : selon la directrice de la Collection, Sarah Lombardi, « il semble qu’elle ait trouvé dans l’Art brut une communauté d’orphelins dont elle s’est sentie très proche, comme si elle était en résonance avec eux. (…) Par ricochet, elle se sent d’emblée proche de Jean Dubuffet, son guide dans la découverte de ces œuvres qui l’éblouissent et la marquent profondément ». Pour ceux qui ont raté l'exposition, il reste le riche catalogue où l’on retrouve les œuvres et la correspondance entre Herrera et Dubuffet.
« Magalí Herrera, une étincelle de lumière dans ce monde » à la Collection de l'Art Brut, Lausanne (du 8 mars au 1er septembre). Catalogue Collection de l’Art Brut/5 Continents Éditions, 2024, 192 pages, plus de 200 illustrations couleur, édition bilingue français/anglais.
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