Le Quotidien de l'Art

Quand la danse s'invite au musée

Quand la danse s'invite au musée
Anne Teresa De Keersmaeker, Némo Flouret, "Forêt", première le 23 novembre 2022 dans l'aile Denon du Musée du Louvre.
Production Rosas.
© Photo Anne Van Aerschot.

Du Louvre à l'Orangerie, les spectacles créés in situ se multiplient. Faisant dialoguer architecture, œuvres picturales et danse, ils s'inscrivent dans la mouvance d'un discours contemporain qui vise à décloisonner les disciplines et à rapprocher artistes et public.

« Je n'aime pas l'histoire et les musées, car ils ont une odeur de cimetière... », écrit Nijinski dans ses Cahiers en 1919. Si le dialogue entre danse et musée n’est pas nouveau - Mata Hari signe une performance au musée Guimet dès 1905, avant que Merce Cunningham ne fasse date avec son Museum Event #1 au Museum des 20. Jahrhunderts à Vienne en 1964, que la Tate Modern lance une série de performances in-situ en 2002, que Boris Charmatz ne prenne la direction du Centre chorégraphique national de Rennes en 2009 et le renomme Musée de la danse… - il est, à l’heure où la notion de « vivant » imprègne tout discours et le débat sur ce que devrait être le musée au XXIe siècle, plus que jamais d'actualité. « Dans l’imaginaire collectif, les musées sont des lieux de conservation, de "choses mortes". Tous essaient d'y faire rentrer de la vie, et quoi de mieux que la danse, qui est le mouvement, et donc le vivant par excellence ? », énonce Isabelle Danto, programmatrice du cycle « Danse dans les Nymphéas » au musée de l’Orangerie. Chaque premier lundi du mois, deux groupes de 120 personnes y sont invitées face aux gigantesques peintures de Monet à assister à un spectacle de 45 minutes. « Des sortes de miniatures, comme on pourrait parler de miniature en peinture, indique Isabelle Danto. Chaque soirée est unique. Suivant les principes d’un Event de Cunningham - un assemblage de matériel chorégraphique avec de nouvelles séquences arrangées pour une performance et un lieu particulier - chaque pièce est retravaillée pour l’espace des Nymphéas. »

Déambulation

Unique - l’adjectif est aussi de mise pour décrire l’expérience vécue par le spectateur de Forêt, performance nocturne chorégraphiée par Anne Teresa de Keersmaeker et Némo Flouret pour la grande galerie du Louvre. Pendant 2h30, les minutes - d’habitude si comptées par les touristes à l’affût d’une énième photo de La Joconde - semblent s'allonger, s’étirer, se perdre et se retrouver, au gré des siècles d’histoires qui se (re)dessinent, et des corps qui les (re)racontent.…

Quand la danse s'invite au musée
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Article issu de l'édition N°2509