Business as usual, pourrait-on dire. Dans un écosystème où le bruit du monde semble particulièrement atténué - la galerie Poggi semblait une exception avec son solo show de Nikita Kadan, rappelant la guerre en Ukraine - Art Basel a clos son édition des 20 ans avec des statistiques spectaculaires. Parmi les 76 000 visiteurs comptabilisés, on a vu des conservateurs chevronnés (de Hans Ulrich Obrist de la Serpentine à Klaus Biesenbach du PS1), des collectionneurs de premier plan (de Maja Hoffmann à Patrizia Sandretto Re Rebaudengo ou Catherine Petitgas), de jeunes influenceuses en tenues affriolantes et d'immanquables people, certains attendus (Leonardo Di Caprio entrevu chez Van de Weghe devant un Basquiat), d'autres moins (comme le rappeur Booba, dont on connaît les liens avec Mohamed Bourouissa et qui pourrait avoir réfléchi au développement de sa collection chez Crèvecoeur). Art Basel a été fidèle à son image d'incontournable plaque tournante, à un moment important de son développement. Avec le départ de Marc Spiegler, qui a lancé avec succès la version française, une plus grande globalisation semble en cours : Noah Horowitz, qui le remplace au poste de directeur général, sera basé à New York et non plus en Suisse, tandis que Vincenzo de Bellis, nommé en juillet coordinateur des 4 foires, fera la navette entre Milan et Bâle.
Cap sur l'Asie
« Nous n'avons pas de projet de nouvelle implantation pour le moment, nous confie Noah Horowitz. Nous allons d'abord nous assurer que nos quatre foires sont suffisamment consolidées et rajeunies. Nous allons nommer au premier semestre 2023 les nouveaux directeurs d'Art Basel Bâle et Art Basel Hong Kong. Notre développement va porter sur la dimension digitale et sur les projets lancés en dehors des foires, notamment en Asie, région au potentiel extraordinaire, à l'image de ce que nous avons fait pendant la Tokyo Art Week ou à…