« Aujourd'hui, organiser un événement avec tous les excès qu'on a connus dans les années 1980 est impossible, on serait à côté de la plaque », rappelle comme une évidence Nicolas Turpin, président fondateur d'Eko Events, une société créée il y a 15 ans pour organiser des événements éco-responsables. Cette prise de conscience n'est donc pas nouvelle et le secteur de l'événementiel a repensé son activité avec des engagements très concrets. Mentionnons la certification ISO 20121 définie en 2012 (à la veille des Jeux Olympiques d'été de Londres) pour des événements « responsables », le calculateur Cleo, développé en 2015 par l'Unimev (Union Française des Métiers de l’Événement) et le Comité Régional du Tourisme Paris Région (qui évalue les impacts des événements et territoires événementiels) ou encore la signature d'un Engagement pour la croissance verte (ECV) en février 2022, entre l'État et l'Unimev. « Non contraignant juridiquement, cet ECV vise à structurer la mise en place de l'économie circulaire, en sachant que beaucoup d'actions ont déjà mises en place », souffle Quentin Balblanc, responsable Développement Durable au sein de l'Unimev. Les points clés sont déjà bien intégrés : réduire les déchets, augmenter la réutilisation de panneaux (sans mentionner les dates) et le recyclage, favoriser le circuit court et les produits de saison pour les buffets, limiter l'impression de documents sur papier, s'attaquer au gaspillage alimentaire, supprimer les moquettes, valoriser les transports en commun, réduire le point de chauffage de 10 %... L'éco-responsabilité traite de la dimension environnementale, mais aussi sociale, ce qui crée des passerelles avec les RSE des entreprises, dont certaines s'intéressent à l'impact carbone ou à l'inclusion de tous les publics, notamment ceux en situation de handicap.
Un autre mot est entré dans le vocabulaire : sobriété. « Un des enjeux est de faire en sorte que la sobriété ne soit pas perçue comme une perte, mais comme un plus ou une chose désirable », analyse Ghislain Lauverjat, responsable du pôle de développement des publics de Citéco. Ce nouveau lieu dédié à l'économie a d'ailleurs imaginé des tarifs de privatisation en fonction du niveau d'éco-responsabilité du client, avec une réduction allant de 5 à 15 % du montant de la prestation. « Le secteur n'est pas dans une bulle, hors de la société et de son temps, poursuit-il, le regard a changé. »
Alors justement, dans ce contexte, les musées et institutions culturelles ont une carte à jouer comme le pointe Nicolas Turpin, car « ces lieux de culture sont chargés d'histoire, d'émotion et de sens. En cela, ils se suffisent à eux-mêmes et on n'a pas besoin d'en faire plus. L'argent qui ne sera pas dépensé pour le décor pourra être fléché pour améliorer l'expérience offerte et la qualité de l'événement. » Ces lieux patrimoniaux sont donc un atout pour les agences et entreprises qui ont intégré le mouvement de l'histoire.