MUSEVA, ça sonne un peu comme E la nave va, le beau film de Fellini qui suit le destin d’un transatlantique. Il y a d’ailleurs plus d’une analogie entre le monde des voyages et celui des musées : découverte, dépaysement, confrontation à autrui, recherche de la beauté… Dans un monde où la culture occupe une place croissante (son poids économique direct est évalué à quelque 50 milliards d’euros en France, soit plus de 2 % du PIB), la recherche de nouveaux usages, de nouvelles « expériences » est une piste très dynamique. Un musée, une abbaye, un palais, une fondation photographique, un fac-similé de grotte ornée, un ancien hangar industriel de la Belle Époque doivent-ils être vécus selon des modèles statiques de visites à heures fixes ? Peuvent-ils au contraire donner lieu à des moments inédits, inattendus, comme autant de mini-voyages initiatiques, à l’intention d’autres publics ? MUSEVA meetings, du haut de sa 7e édition, est la tête de pont de ce rapprochement entre lieux culturels et nouvelles typologies d'utilisateurs. On peut le qualifier de privatisation, terme un peu ambivalent et pas toujours bien perçu par le grand public, mais aussi d’ouverture, d’innovation, d’accessibilité élargie… C’est un mouvement qui suit l’air du temps et qui obéit par ailleurs à un besoin pressant – la nécessité de dégager des ressources propres. Concerts, tournages, défilés de mode, séminaires d‘entreprise, congrès d’associations : la liste est longue et MUSEVA, avec ses rencontres B to B et ses masterclasses, est l’occasion de l’explorer.