Caché près de Milly-la-Forêt (Essonne) depuis sa création collective et clandestine, portée pendant 25 ans par Jean Tinguely et ses amis, le Cyclop, avec ses 22,5 m de hauteur et 320 tonnes d’acier, avait de quoi faire tourner de l’œil ses visiteurs. Ouvert au grand public depuis 1994, il avait cependant souffert de sévères dégradations. Sa récente restauration (1,5 million d'euros), financée par le Centre national des arts plastiques (CNAP), a permis de lui faire retrouver son éclat, et d'élaborer de nouvelles techniques. Pour découper les 62 000 tesselles de miroirs sans angles droits dans le respect du calepinage d’origine de Niki de Saint Phalle, l’équipe d’une vingtaine de maîtres verriers a mis en place un système d' « empreinte au négatif pour découper la forme positive. C’est la beauté de ce chantier, qui a nous a poussé à entreprendre une archéologie de la restauration », explique Philippe de Viviés, en charge du projet. L’ensemble des œuvres du Cyclop - l'Hommage aux déportés d'Eva Aeppli, la Colonne de Niki de Saint Phalle, la Méta-harmonie et l’Hommage à Yves Klein de Jean Tinguely, l’Hommage à Mai-68 de Larry Rivers, le Tableau électrique de Rico Weber, le Piccolo museo de Giovanni Battista Podestà... - ont bénéficié d'un nettoyage à différentes échelles. Depuis sa réouverture fin mai, le mythique géant a accueilli en une saison près de 22 000 visiteurs. Après un programme estival d'évènements et de créations contemporaines in-situ, il n'est pas près de pouvoir fermer l'œil : en collaboration avec le Conservatoire national des plantes aromatiques, médicinales et à parfum (CNPMAI), l'association Le Cyclop y organise cet automne une première résidence d’artistes autour des plantes et du vivant.
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