À 80 ans, la collectionneuse néerlandaise Elise Wessels a décidé de transférer la moitié de sa collection d'estampes japonaises de la première moitié du XXᵉ siècle, dont plusieurs pièces rares, par le biais de sa Fondation Für Elise au Rijksmuseum. Avec cette donation conséquente de près de de 1000 œuvres, l'institution amstellodamoise possède désormais plus de 5000 estampes, albums et livres illustrés japonais d'Utamaro, Hokusai ou encore Hiroshige. Débutée dans les années 1980 à la suite de sa rencontre avec le célèbre éditeur tokyoïte Watanabe Shōzaburō (1885-1962), la collection d'Elise Wessels couvre deux mouvements phares : l'école « shin hanga », (Nouvelles Gravures), qui s'attachait à représenter de manière traditionnelle la nature, des décors intérieurs ou des portraits d’acteurs kabuki du début du siècle, et le mouvement dit de la « Nouvelle Création », sōsaku-hanga (Estampe créative), davantage influencé par les esthétiques et techniques occidentales, où l'artiste s'envisage comme un créateur et non plus comme un artisan. Depuis 2009, une partie de la collection d'Elise Wessels est visitable dans son petit musée privé d'Amsterdam, Nihon no hanga, où sont organisées deux expositions par an. En 2013, elle s'était affiliée au Rijksmuseum par le biais d'un fonds créé pour accroître la visibilité des estampes japonaises dans le musée, menant à la conception commune d'une première exposition, « Japan Modern au Rijksmuseum » puis d'une seconde, actuellement visible au Pavillon asiatique. En 2019, 200 de ses estampes avaient été présentées à la Fondation Custodia. Longtemps considérées comme un marché de niche, certaines estampes japonaises peuvent aujourd'hui s'arracher à plusieurs centaines de milliers d'euros.
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