Le Quotidien de l'Art

Marché de l’art : une cartographie mouvante

Marché de l’art : une cartographie mouvante
Paris.
Photo Dnovac/Pixabay.

Il y a à peine cinq ans, personne n’aurait parié sur la capitale française pour redevenir l’épicentre du marché de l’art européen. De Dubaï à Séoul, les lignes bougent également. État des lieux de cette nouvelle cartographie mondiale, à un mois de l’ouverture de Paris+ par Art Basel.

Qui tient désormais le haut du pavé entre Paris, Londres, Bruxelles et Berlin ? « C’est Paris ! » s’exclame sans ambages Nathalie Obadia, qui nous confie être en train de compléter les épreuves de son livre Géopolitique de l’art contemporain, paru en 2019, afin d’en sortir une version augmentée au printemps prochain. Car, sans aucun doute, l’échiquier géopolitique de l’art contemporain est en pleine mutation. « Si Art Basel s’installe à Paris, c’est la preuve que Paris est attractive » poursuit-elle, observant une « nette accélération depuis trois ans avec un marché national beaucoup plus fort, soutenu par des collectionneurs d’avant-garde ». Ce que confirment les chiffres d’Artprice : en 2021, le marché hexagonal enregistrait un remarquable dynamisme avec une augmentation de 44 % d’œuvres écoulées, se plaçant au 4e rang (derrière les États-Unis, la Chine et la Grande-Bretagne) en détenant 4 % du marché mondial (contre 2,3 % en 2019). Cependant la plateforme d’analyse du marché observait que peu d’œuvres dépassaient le million dans ce flux de transactions, contrairement aux places américaines et anglaises, plus riches de signatures cotées. Mais cette tendance pourrait bien être en passe de s’inverser, renforcée par une convergence inédite de l’ensemble des acteurs du marché vers la capitale française.

Toutefois, sur la scène internationale, c’est bien New York qui maintient sa suprématie, étayée de fabuleux records d’adjudication. Du portrait de Marilyn Monroe par Andy Warhol, parti chez Christie’s New York le 9 mai dernier au fabuleux prix de 195 millions de dollars, jusqu’à la vente en novembre, toujours chez Christie’s, de la collection de Paul Allen, cofondateur de Microsoft, estimée autour du milliard de dollars ! Alors même qu’il y a quelques mois Sotheby’s dispersait les chefs-d’œuvre de la collection Macklowe pour 922 millions de dollars. Les galeries aussi témoignent de cette assurance, telle Almine Rech qui vient d’annoncer l’ouverture d’un nouvel espace dans le quartier de Tribeca.

Mutation des pôles

New York reste New York, mais « on assiste à une redistribution complète de la cartographie de l’art, inimaginable il y a vingt, dix et même cinq ans » constate Jérôme Sans, alors même…

Marché de l’art : une cartographie mouvante
Marché de l’art : une cartographie mouvante

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Article issu de l'édition N°2457