Le monde de l'art s'est toujours réservé le droit d’établir une distinction entre l'art et l'artiste. Le mouvement #MeToo a testé les limites de ce principe défendu de longue date. Alors que continuent de sortir au grand jour des allégations d’agressions sexuelles, les avis divergent : à partir de quand la gravité des faits permet d’échapper à cette règle ? Certains ont l'impression que les agresseurs s'en tirent à bon compte, d'autres pensent au contraire que la « punition » est disproportionnée. Et décider de la « bonne » réponse à apporter semble particulièrement compliqué lorsque des allégations sont portées contre des artistes, comme Chuck Close, qui ont occupé une grande place dans le monde de l'art.
« Je trouve étrange que certaines choses collent aux gens et d'autres non, déclare Lisa Schiff, conseillère artistique, et cela lui a littéralement collé à la peau. Ça a été une sacrée descente aux enfers. » En 2017, Chuck Close a été accusé d'harcèlement sexuel par certains de ses modèles. La réponse du monde artistique a été rapide : plusieurs institutions de premier plan ont décroché ses œuvres, une exposition personnelle prévue à la National Gallery of Art de Washington a été reportée à une…